Les Frênes à Lustin, c’est une longue histoire de partage et de solidarité internationale, une valeur toujours défendue par Ecolo Profondeville. Petit historique d’un dossier haut en rebondissements ! Par Sophie Dardenne


C’est en 2002 que le CPAS de Profondeville achète ce bâtiment de la rue Falmagne à Lustin en vue d’y accueillir des demandeurs d’asile au sein d’une Initiative Locale d’Accueil (ILA). Pendant plus de 10 ans, Les Frênes ont hébergé des demandeurs d’asile venus principalement d’Afrique et d’Asie, encadrés et orientés par des éducateurs et des assistants sociaux.

Mais en décembre 2014, c’est l’incompréhension et la déception : le Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Theo Francken (NVA) décide la fin de notre ILA, parmi d’autres. Le service fermera le 30 juin 2015. Le CPAS décide de mettre le bâtiment en vente.

Erreur politique ? Imprévisibilité de l’afflux de migrants les mois suivants ? Voilà qu’en septembre, Fedasil revient vers nous pour faire face aux arrivées massives de migrants, principalement en provenance de Syrie et d’Irak. Menée par une présidente très motivée à l’idée de pouvoir agir concrètement et localement, la majorité en place au CPAS prend rapidement la décision de répondre positivement à l’appel pressant de Fedasil. En collaboration étroite avec l’administration et plusieurs bénévoles, Les Frênes rouvrent leurs portes en seulement quinze jours. Les 12 premiers demandeurs d’asile arrivent à Lustin le soir du 21 septembre.

Ils sont aujourd’hui 18, pour la plupart des hommes seuls, qui fuient la guerre et les milices combattantes et qui sont dans l’attente du statut de réfugié afin de pouvoir mener une vie citoyenne en Belgique. La plupart ont traversé la mer puis plusieurs pays avant d’arriver chez nous. Certains ont séjourné quelques temps au Parc Maximilien à Bruxelles avant de pouvoir être enregistrés à l’Office des Etrangers et dispatchés ensuite à Lustin. Beaucoup sont formés et exerçaient un métier dans leur pays d’origine, mais n’y voyaient plus d’avenir pour eux et leur famille.

Dans l’attente de leur procédure de reconnaissance, les demandeurs d’asile suivent des cours de français et participent à des activités organisées par des bénévoles. Ils sont encadrés sur place par une assistante sociale et deux éducateurs. Tout cela fonctionne grâce aux subventions que le CPAS reçoit de Fedasil. Celles-ci couvrent les frais de personnel et de fonctionnement, ainsi que l’aide matérielle et médicale obligatoire. Le fonctionnement de l’ILA n’a donc aucun impact sur le budget du CPAS de Profondeville. Nos bénéficiaires continuent à recevoir l’aide à laquelle ils ont droit et font l’objet d’un suivi et d’un encadrement par une équipe d’assistantes sociales compétentes. Le service de réinsertion professionnelle s’est même vu renforcé début 2016. •